Fin d'une carrière, début d'une nouvelle vie...[LB]

Les nuages grisâtres ne prévoyaient rien de bon. Au pire, un bel orage foudroyant qui bousculerait tout le monde à l'abri, au meilleurs, une simple averse passive. Sous cette ambiance électrique qui menaçait d'éclater à chaque instants, un camion d'une magnifique splendeur s'engageait sur la route menant à Willow Stables. Sur le véhicule était écrit en lettres argentés : « Henry Gradet ». Un cavalier bien prestigieux, connu pour ses nombreuses victoires avec de nombreux étalons selles français dont le mystérieux Neptune qui fut vendu pour une raison douteuse. Que venait faire ce camion ici ? Peux-être s'était-il trompé... Non, en réalité, Neptune du Val d'Orme, le champion qui s'était vu achevé sa carrière par une simple idée -débile ?- avait été vendu à Willow Stables.

Sous les nuages noirâtres, le camion bleuté s'arrêta, le chauffeur en descendit et ouvrit les majestueuse portes arrières, laissant à la lumière qui filtrait d'entre les nuages, la vu de l'alezan. Une magnifique silhouette, forgé pour gagné, forgé pour sauter. Il luisait de milles feux et regardait d'un air hautain son palefrenier. Ce dernier se saisit de la longe en tissu brun et sortit l'étalon, qui par ailleurs faisait son fier, du camion. Arrivé sur la terre, Neptune se mit à trotter, la queue en panache, balançant très haut ses postérieurs, ronflant. Il voulait se montrer, comme il l'avait toujours fait. Il s'immobilisa tout de même, observant les alentours dans une position droite et fière pendant que son palefrenier lui enlevait ses protections. Plusieurs élèves le dévisageait du regard, ne songeant pas tout de suite qu'ils avaient la chance d'accueillir dans leur écurie un champion international. L'alezan hennit bruyamment, ayant marre de rester seul à rien faire. Il voulait qu'on s'occupe de lui au lieu de le regarder bêtement.

Neptune avait son regard posé sur tout les alentours, et quand une jeune fille s'approcha d'elle, il la regard, toujours avec fierté. Il ne bougeait plus, intrigué par les alentours. Il fallait dire qu'il ne savait pas encore ce qui lui arrivait, il ne savait pas qu'il avait été vendu.

« Oui, c'est lui, les papiers ont déjà étés remis au directeur, je pense que je peux vous le confier, j'ai des choses à faire et je dois y aller. Prenez soin de lui. Il va tous nous manquer, surtout à son cavalier. »

Le palefrenier songeait à la tristesse d'Henry. Quand à lui, il avait aussi le cour brisé car il avait l'habitude de s'en occuper. Il lui fit une dernière caresser et tourna le dos, remontant dans le scintillant camion et repartant de là où il était venu.
Neptune se laissa caresser par la nouvelle venu. Il avait le don d'être très câlin et d'avoir une apparence d'ange qui cachait bien ses airs vicieux. Il était toujours raide, à regarder partout, mais maintenant, il commençait à en avoir marre et se mit à marcher, tirant un coup sur la longe, pas bien méchant mais il voulait signifier *jveux pas rester là*

Neptune n'était pas réputé pour sa gentillesse, il était vrai qu'il s'avérait vicieux sous la selle, mais à pied, il pouvait se montrer très câlin. Quand la jeune fille lui parla, il ne comprit rien du tout et s'en fichait un peu à vrai dire. Il voulait bouger, mais apparemment, elle avait comprit car elle se mit en marche mais se plaça devant lui. Il s'immobilisa, pas content et mis les oreilles en arrière mais les redressa quand elle lui parla et se remit en marche. Là encore il ne comprenait pas ce qu'elle racontait, mais sa voix semblait renfermé un sens profond, comme si elle avait peur de ne pas être à la hauteur ou comme si elle ne se sentait pas capable de monter à cheval. Il était vrai que Neptune était un cheval de haut niveau, donc chaud et un peu fêlé.

Son pas était franc et dynamique, il était grand donc avait des foulées adaptés à sa taille. De plus, son importante musculature le rendait imposant et il contrastait avec le fond du ciel orageux, ce qui n'arrangeait rien dans sa façon d'être. il était bouillant et avait envie d'être lâché ou monté. De se défouler quoi...

L'étalon alezan sentait le stress de la jeune fille monté, ce qui ne faisait qu'accélérer ses envies de galoper. Il entrait lui aussi dans une bulle qu'il sentait se refermé autour de lui, l'étouffer. Ce qui le stressait. Il n'était pas en confiance aux côté de quelques qui dégageait ce genre d'émotions. Il essaya de contrôler les siennes, mais c'était une boule de nerfs et quand le premier coup de tonnerre retentit, il se cabra de quelques centimètres, pas très haut car l'action d'Olivia sur la longe l'en empêchait. D'un côté, il ne se sentait pas seul, mais de l'autre il se sentait enfermé.

Olivia se mit à courir et lui à trotter, sans aucune idée de quelle direction il devait prendre. Il s'appuyait donc sur la présence de la jeune fille, espérant qu'elle sache le guidé, bien que l'orage ne lui faisait pas énormément peur. Un deuxième coup retentit, mais sans action sur l'étalon. La pluie se mit à tomber, déferlant à grosses goutes sur les deux silhouettes plongées dans le ciel obscure.